Serenity
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Pokémon EV06 : où acheter le Bundle Lot ...
Voir le deal

féminsime: les courants et variantes

2 participants

Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty féminsime: les courants et variantes

Message par RashXBucker Mer 5 Fév - 22:34

Ha non, moi je sais pratiquement rien sur les variante et les autres courants féministes.

D’ailleurs j'aimerais en savoir plus sur tout ces truc, combien il y en à, leurs objectif tout ça tout ça...

Abolitionniste, essentialiste, radicale etc. kézako?

J'ai la flemme d'allez chercher sur wiki google et consorts donc c'est pour ça que je pose la question ici ^^'
RashXBucker
RashXBucker

Messages : 60
Date d'inscription : 03/02/2014
Age : 35
Localisation : Gard

http://bucker-land.eklablog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par Aezeria Jeu 6 Fév - 10:26

Coucou Smile

Bonne idée de topic, je ferai des recherches là-dessus quand j'aurai le temps donc pas aujourd'hui. Je réponds pour que tu saches que j'ai pris te requête en compte Smile
Aezeria
Aezeria

Messages : 101
Date d'inscription : 02/02/2014
Age : 33
Localisation : Bordeaux

http://une-sourde.over-blog.com

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par RashXBucker Jeu 6 Fév - 11:02

ouiii \o/
RashXBucker
RashXBucker

Messages : 60
Date d'inscription : 03/02/2014
Age : 35
Localisation : Gard

http://bucker-land.eklablog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par Aezeria Sam 8 Fév - 12:29

J'ai trouvé un site qui est en fait un cours sur les courants de pensée féministe par Louise Toupin. D'après ce que je lis, il date de 1997. Je vais essayer de trouver des trucs plus récents mais pour comprendre l'histoire du féminisme et la base, ça me semble suffisant.

Je vais coller ici les parties les plus significatives et je mettrai le lien à la fin quand j'aurai fini :
"Comme tout mouvement social, le mouvement féministe est traversé par différents courants de pensée. Chacun à sa façon, ces courants cherchent à comprendre pourquoi et comment les femmes occupent une position subordonnée dans la société.

Le mouvement néo - féministe qui apparaît à la fin des années 1960 en Occident, refusait, à ses débuts, de se voir accoler quelque étiquette que ce soit, revendiquant plutôt le droit à sa spécificité singulière, à son originalité, à son "autonomie" de pensée et d'action. Le féminisme du début des années 1970 n'acceptait qu'un qualificatif : révolutionnaire. Mais peu à peu, d'autres féministes revendiquèrent d'autres étiquettes : des femmes afro - américaines et/ou lesbiennes aux États - Unis contestèrent très vite le type de féminisme préconisé par les pionnières du néo - féminisme.

...trois courants féministes aux États - Unis en 19703. Il y aurait eu d'abord les féministes "conservatrices" ; elle entendait par là les féministes libérales réformistes du NOW, le National Organization of Women, fondé par Betty Friedan en 1966. Il y aurait eu ensuite les "politicos" : il s'agissait des femmes dans les groupes de la gauche (appelée Movement aux États - Unis à l'époque). Et, finalement, il y aurait eu les féministes radicales, son camp.

...dans son journal Québécoises Deboutte, identifiait lui aussi trois courants au sein du féminisme québécois (sans compter le sien propre) : le féminisme "réformiste", le féminisme "culturaliste", celui qui s'attaquait aux aspects culturels de l'oppression et, en troisième lieu, le féminisme "opportuniste ou individualiste", celui des femmes qui luttent seules pour faire carrière dans le monde des hommes. Le Centre des femmes, pour sa part, se réclamait d'un féminisme "révolutionnaire" autonome, mais dont la lutte devait être "intimement liée à celle des travailleurs"5. Donc, si on fait exception du "féminisme opportuniste ou individualiste", on reconnaît, dans cette classification, les trois tendances décelées par S. Firestone : réformiste (ou libérale), radicale (ou culturelle), politique (ou révolutionnaire)."

Petite mise au point sur le "féminisme essentialiste" qui n'est pas du féminisme :
"Remarquons que certaines femmes ne croient pas qu'il s'agit de subordination d'un sexe par rapport à l'autre. Elles estiment plutôt qu'il s'agit de "complémentarité naturelle" des sexes. Elles posent là toute la question de la définition du féminisme car, en effet, peut - on parler de féminisme s'il n'y a pas, à la base, une révolte contre sa position sociale subordonnée ? Peut - on parler de féminisme s'il n'y a pas, non plus, la reconnaissance d'une cause sociale à cette subordination ?
Il semble que non. La révolte contre sa situation apparaît comme une condition sine qua non du féminisme. Pas de problème, donc pas de révolte !"

Le féminisme, c'est "une prise de conscience d'abord individuelle, puis ensuite collective, suivie d'une révolte contre l'arrangement des rapports de sexe et la position subordonnée que les femmes y occupent dans une société donnée, à un moment donné de son histoire."

1 - LE FEMINISME LIBERAL EGALITAIRE

"Le féminisme libéral égalitaire (appelé aussi "réformiste", ou féminisme des droits égaux), est en filiation directe avec l'esprit de la Révolution française : avec sa philosophie, le libéralisme, et avec son incarnation économique, le capitalisme. Liberté (individuelle) et égalité seront deux de ses principaux axes de lutte.

Les féministes libérales égalitaires ont donc réclamé pour les femmes, depuis plus d'un siècle, l'égalité des droits avec les hommes : égalité de l'accès à l'éducation ; égalité dans le champ du travail, en matière d'occupations et de salaires ; égalité dans le champ des lois : des lois civiles (capacité juridique pleine et entière), des lois criminelles (rappel de toutes mesures discriminatoires) et égalité politique (comme par exemple le droit de vote). L'égalité complète permettrait aux femmes de participer pleinement à la société, sur un pied d'égalité avec les hommes.

Le courant féministe libéral égalitaire n'est pas, comme on le verra, le seul courant féministe à réclamer de tels droits. Cependant, il se différencie des autres par l'identification des causes de la subordination des femmes dans la société et par ses stratégies de changement.

Causes de la subordination ou qui est "l'ennemi principal" ?

Le courant féministe libéral égalitaire épouse grosso modo la philosophie du libéralisme, avons - nous dit. Cela signifie qu'on croit la société capitaliste perfectible. On croit en sa capacité de réforme. Le problème est qu'il est simplement mal ajusté aux femmes. A preuve : à l'intérieur de ce système, les femmes sont discriminées socialement, politiquement et économiquement. La cause est à trouver dans leur socialisation différenciée : des préjugés, des stéréotypes, des mentalités et des valeurs rétrogrades en sont responsables.

Les lieux où s'expriment cette discrimination sont l'éducation, le monde du travail, les professions, les églises, les partis politiques, le gouvernement, l'appareil judiciaire, les syndicats, la famille, donc à peu près partout.

Stratégies de changement.

Le moyen le plus efficace pour enrayer la discrimination faite aux femmes réside d'abord dans l'éducation non sexiste. Il s'agit de socialiser autrement les femmes. C'est en changeant les mentalités qu'on changera la société. L'autre moyen réside dans les pressions pour faire changer les lois discriminatoires. Ces pressions peuvent prendre la forme de mémoires au gouvernement, de sensibilisation du public par des colloques, par la formation de coalitions d'appui à certaines revendications, de lobbies, etc.

Le féminisme libéral égalitaire est le courant modéré du féminisme.

2 - LE FEMINISME DE TRADITION MARXISTE

Le mouvement féministe, qui connaît un deuxième souffle en Occident au tournant des années 1970, naît dans un climat d'effervescence sociale fortement marqué par les idéaux de gauche issus de la tradition marxiste. C'est ainsi que la plupart des féministes, et dans leurs écrits et dans leurs actions, tiendront compte du marxisme, soit pour se situer à l'intérieur de cette tradition, soit pour s'en démarquer, soit pour le contester dans ses fondements.

Nous ferons état d'abord du point de vue marxiste classique sur la question des femmes, puis de certaines métamorphoses féministes de cette tradition de pensée.

Causes de l'oppression ou qui est l'"ennemi principal" ?

Pour les marxistes féministes orthodoxes, c'est l'organisation économique, le capitalisme, qui explique l'exploitation des deux sexes. L'oppression des femmes est en effet datée historiquement : elle est née avec l'apparition de la propriété privée. Ce fut là, selon Engels, "la grande défaite historique du sexe féminin", qui coïncide avec l'arrivée de la société divisée en classes et l'avènement du capitalisme. Outre Engels, la tradition de pensée dont s'inspirent les marxistes féministes orthodoxes de la décennie 1970 remonte notamment à August Bebel, Clara Zetkin et Alexandra Kollontaï10, et est demeurée pratiquement inchangée pendant un siècle (1879 - 1970)

Pour ces marxistes, le besoin de transmettre ses propriétés par l'héritage et, pour ce faire, d'être certain de sa descendance, a rendu nécessaire l'institution du mariage monogamique. C'est ainsi que les femmes furent mises sous le contrôle des maris, dans la sphère privée de la famille, hors de la production sociale. C'est là la cause de leur oppression.

L'oppression des femmes est donc due au capitalisme. Elle est née avec l'apparition de la propriété privée, et elle va disparaître avec le renversement du capitalisme. L'"ennemi principal" n'est plus identifié aux préjugés ou aux lois injustes envers les femmes, comme dans le féminisme libéral, mais bien au système économique et à la division sexuée du travail qu'il a instaurée : aux hommes la production sociale et le travail salarié, aux femmes le travail domestique et maternel gratuit à la maison, hors de la production sociale.

Le patriarcat, que les féministes radicales définiront comme étant le pouvoir des hommes dans la famille et dans toute la société, apparaît donc, aux yeux des marxistes orthodoxes, comme un simple produit du capitalisme, une "mentalité", qui disparaîtra avec le renversement du capitalisme. Le patriarcat occupe donc une place secondaire dans l'explication de l'oppression des femmes, cette dernière étant liée aux formes de l'exploitation capitaliste du travail.

Le lieu où s'exprime d'abord l'exploitation se situe dans le monde du travail, dans l'économie. C'est ainsi que le travail gratuit des femmes sera toujours analysé dans ses rapports avec l'économie capitaliste.

Stratégies de changement

Pour les marxistes féministes orthodoxes, la fin de l'oppression des femmes coïncidera avec l'abolition de la société capitaliste divisée en classes et son remplacement par la propriété collective. La famille conjugale tombera donc en désuétude puisqu'une prise en charge collective des enfants et du travail domestique sera instaurée.

Comme l'oppression des femmes est due à leur enfermement dans la sphère privée, hors de la production sociale, la stratégie de changement proposée passe par la réintégration des femmes dans la production sociale, au sein du marché du travail salarié, et leur participation à la lutte des classes, côte - à - côte avec les camarades, pour abolir le capitalisme. Chez les marxistes orthodoxes, il n'y a pratiquement pas de place pour la lutte féministe autonome, celle - ci ne pouvant que disperser les forces en luttant ainsi "contre les hommes".

Cependant, la voie des réformes n'est pas pour autant mise de côté. Elles sont même nécessaires pour améliorer le sort des femmes. Elles doivent cependant avoir pour objectif de mettre à nu les contradictions du système et la profondeur de la subordination des femmes.

A première vue, donc, les revendications préconisées et appuyées par les marxistes féministes (droit au travail social, droit aux garderies, égalité des chances dans l'emploi, l'éducation, les salaires, l'avortement libre et gratuit etc. ) peuvent ressembler aux revendications des féministes libérales. Elles s'en démarquent cependant par l'objectif final qui est de "dévoiler les contradictions" pour aider à renverser ultimement le système économique. Ces revendications se démarquent surtout par le refus de ces marxistes de s'inscrire dans la mouvance du mouvement féministe.

3 - LES METAMORPHOSES DU COURANT MARXISTE FEMINISTE

Les insuffisances et les lacunes du courant marxiste orthodoxe concernant l'explication de l'oppression des femmes entraîneront une métamorphose du marxisme féministe. Cette métamorphose, dont on peut constater les traces jusqu'à nos jours, est cependant souvent passée sous silence dans la documentation sur l'évolution des courants de pensée féministe. De ce fait, elle demeure largement méconnue de la part de nombre de femmes occidentales qui sont devenues féministes14 durant les décennies conservatrices des années 80 et 90, marquées par un «backlash» féministe et l'éclatement des régimes socialistes au pouvoir en URSS et en Europe de l'Est.

Pourtant, alors que tout ce qui touche de près ou de loin au marxisme durant cette période - et aujourd'hui encore - est considéré comme dépassé, voire même rejeté, par à peu près tout le monde occidental, incluant le monde féministe, nombre de femmes du tiers monde, notamment, continuent pour leur part d'imprégner leurs analyses et leurs pratiques d'une analyse de classe, qu'elles ont su adapter à leurs contextes nationaux 15. Sans compter qu'en Occident, il y eût, et cela depuis les débuts des années 70, plusieurs tentatives de la part de nombre de féministes d'allier une analyse «de classe» à une analyse «de sexe». Bref, ce ne sont pas toutes les féministes qui ont laissé tomber l'analyse de classe pour lui substituer l'analyse de sexe, même si c'est l'image qui peut parfois se dégager du mouvement féministe.

- les courants féministes socialistes

Alors que les marxistes orthodoxes, rappelons - nous, portaient d'abord et avant tout leur attention aux classes sociales et au système économique capitaliste, seul responsable de l'oppression des femmes, les courants féministes socialistes porteront une égale attention au sexe (appelé «le patriarcat») et aux classes sociales (appelé «le capitalisme») dans leurs analyses de l'oppression des femmes. Les féministes socialistes tenteront ainsi de comprendre comment le patriarcat s'articule au capitalisme et vice - versa. Elles parleront de deux systèmes d'oppression des femmes : le patriarcat et le capitalisme.

Puis, peu à peu, les analyses cherchant des explications unifiées à l'oppression des femmes (l'«ennemi principal») se verront délaissées, aidées en cela par le développement des perspectives lesbiennes, du Black Feminism et des femmes du «tiers monde", ainsi que par le discrédit graduel entourant tout ce qui touche au marxisme à la suite de la chute du mur de Berlin. On en vint à considérer, chez les féministes socialistes, que l'oppression des femmes relevait de plusieurs formes ou systèmes de domination : racisme, (hétéro)sexisme, classisme, ethnicisme.

- le féminisme «populaire»

Par cette appellation de féminisme «populaire» 19, nous entendons englober le militantisme de nombre de femmes pauvres, ici comme dans le tiers monde qui, ne se définissant pas nécessairement comme féministes, ont néanmoins des pratiques et une vision s'apparentant à la tradition féministe.

Il s'agit d'un féminisme dont la pratique est enracinée dans le quotidien, et dont les mobilisations s'organisent autour des conditions de survie des familles ou des communautés. Ces mobilisations constituent des lieux extrêmement importants d'affirmation des femmes et de réappropriation d'elles - mêmes. Ce type de militantisme fait référence à ce que recouvre grosso modo le terme anglais de «grass - roots activism».

Ce type de militantisme a toujours côtoyé le mouvement féministe «officiel», agissant le plus souvent en parallèle. On peut faire remonter sa tradition de lutte aussi loin qu'aux révoltes frumentaires, liées aux émeutes provoquées par les famines dans l'histoire : on retrouvait les femmes aux premiers rangs des luttes pour le pain, réclamant du blé et du froment.

On trouve aujourd'hui ce militantisme non seulement dans les pays du tiers monde, où il est très présent, mais aussi dans le tiers monde des pays industrialisés, soit chez les femmes des groupes populaires, assistées sociales, qui vivent l'appauvrissement au quotidien. La perspective de subsistance, qui est celle de bon nombre de groupes ou de réseaux (DAWN, 1992), s'ancre dans l'idée que le sexisme n'est qu'une des formes de l'oppression des femmes ; le sexisme n'est souvent pas vécu comme étant le premier lieu de l'oppression des femmes dans le tiers monde, et les luttes pour y mettre fin sont donc insuffisantes pour venir à bout de l'oppression dont elles souffrent : pauvreté due aux effets du système économique basé sur le profit, racisme, exclusion, etc. Pour elles, la lutte en faveur de l'égalité sexuelle doit s'accompagner de changements sur d'autres fronts.

Un des messages portés par ce type d'analyse et de pratiques est qu'il faut élargir la définition classique du féminisme de façon à englober le plus possible la totalité de ce qui opprime les femmes et qui forme des systèmes d'injustices inextricablement liées entre eux. Un autre message réside dans le fait qu'il force à reconnaître qu'il y a une diversité de féminismes de par le monde, ces derniers pouvant emprunter plus d'une forme, et qu'il faut créer des liens entre toutes ces formes de luttes et leurs protagonistes. C'est un appel à la solidarité internationale féministe.

- le courant du salaire contre travail ménager

Ces groupes eurent une existence relativement brève, cependant que l'analyse sous - jacente à ce courant a jeté les bases théoriques de la reconnaissance du travail invisible des femmes, et il est à l'origine des analyses qui, aujourd'hui, tentent de rendre visible tout le secteur invisible et non payé de l'économie.

Alors que les marxistes classiques s'intéressent à la production des marchandises, les marxistes du courant du salaire contre le travail ménager s'intéressent au travail de reproduction des êtres humains, donc au travail généralement exercé par des femmes, principalement dans la famille. La maison apparaît alors comme le premier lieu de travail des femmes. Elles y produisent ce qu'il y a de plus précieux : les êtres humains. Elles reproduisent non seulement la vie, mais elles permettent aux être humains de «fonctionner» : aux hommes de travailler, aux enfants d'être éduqués, aux malades et aux vieillards d'être soignés et entretenus. Massivement, les femmes s'occupent donc de l'entretien matériel, mais aussi immatériel (affectif) des êtres humains.

Or ce travail, clé de voûte de la reproduction humaine des sociétés, est le lieu de l'exploitation des femmes, car il se fait gratuitement, dans la dépendance économique. Cette «condition» de ménagère constitue «le plus petit dénominateur commun» entre toutes les femmes dans tous les pays. Au niveau mondial, cette condition détermine la place des femmes, où qu'elles soient, à quelque classe qu'elles appartiennent. Pour briser cette détermination, pour abolir ce rôle de ménagère, on propose la stratégie du salaire contre le travail ménager.

Même si cette stratégie n'a pas été retenue par les féministes et le mouvement des femmes, elle a quand même poursuivi son chemin jusqu'à nos jours sous diverses formes. Mentionnons au Québec, la lutte de l'Association féminine d'éducation et d'action sociale (AFEAS) pour faire reconnaître un statut pour les travailleuses au foyer ; mentionnons les luttes de l'Association des femmes collaboratrices pour faire reconnaître aux femmes, associées avec leur conjoint dans une entreprise, un statut, un salaire et bon nombre d'avantages sociaux qui y sont généralement rattachés. Mentionnons aussi les luttes des femmes dans les associations de défense des assistés sociaux, qui militent dans leurs quartiers pour améliorer la qualité de leurs conditions de vie, qui sont aussi pour elles leurs conditions de travail. Mentionnons enfin la revendication de la Marche des femmes de 1995 en faveur de l'implantation d'«infrastructures sociales» et de la reconnaissance des services sociaux rendus massivement par des femmes.

Ces initiatives s'inscrivent en filiation avec le courant du salaire contre travail ménager, pour qui la maison, le quartier, la communauté, constituaient «l'autre moitié de l'organisation capitaliste», l'autre moitié de l'économie, que l'on définissait jusqu'alors comme uniquement constituée du marché.

4 - LE FEMINISME RADICAL : LA GRANDE «RUPTURE»

Même si les traditions de pensée libérale et marxiste ont été déterminantes dans la formation et l'évolution du néo - féminisme en Occident, il n'en reste pas moins que l'émergence d'une pensée féministe radicale constitue la grande «rupture» opérée par le néo - féminisme à la fin de la décennie 1960. «Radical» signifiait qu'on entendait remonter, dans l'explication de la subordination des femmes, «à la racine» du système. Le système auquel on faisait référence n'était pas, comme chez les marxistes, le système économique, mais le système social des sexes, qu'on nommera patriarcat. «Radical» signifiait surtout qu'on allait assister à une toute nouvelle façon de penser les rapports hommes - femmes, étrangère aux explications libérale ou marxiste, et se présentant comme «autonome», et sur le plan de la pensée, et sur le plan de l'action.

Le réformisme libéral et la superficialité de son analyse de la discrimination des femmes sont rejetés par les nouvelles féministes qui arrivent sur la scène publique à la fin des années 1960. Le marxisme aussi est rejeté (en tout ou en partie) en raison de son incapacité de concevoir les femmes en dehors de la classe de leur mari. On rejette de même ses traditions de luttes et son fonctionnement «machiste», refusant toute place centrale à la lutte autonome des femmes. Le féminisme radical venait donc combler certaines lacunes et du libéralisme et du marxisme.

Cependant, le féminisme radical n'a jamais constitué un courant homogène. Par exemple, il n'y eut jamais, comme dans le cas des marxistes féministes, des «orthodoxes». Il s'agit d'un courant éclaté dont les composantes partagent cependant une conviction commune : l'oppression des femmes est fondamentale, irréductible à quelque autre oppression, et traverse toutes les sociétés, les «races» et les classes. A partir de ce constat commun, les sous - courants radicaux divergent quant à l'analyse de l'oppression des femmes. Avant d'aborder les multiples métamorphoses du courant radical, voyons comment y sont articulées, au plan général, les causes de l'oppression des femmes et les stratégies de changement.

- Causes de l'oppression ou qui est l'«ennemi principal» ?

L'«ennemi principal» ne se situe ni dans les préjugés, ni dans les lois injustes, comme chez les féministes du courant libéral, ni dans le système capitaliste, comme chez les marxistes féministes. C'est le patriarcat qui explique la domination des femmes par les hommes. Alors que chez les marxistes féministes le capitalisme occupait une place centrale dans l'explication, et le patriarcat une place secondaire, chez les radicales, c'est exactement l'inverse: le patriarcat occupe une place première et le capitalisme une place secondaire. L'«ennemi principal» devient donc le pouvoir des hommes, les hommes comme classe sexuelle. Kate Millet, Shulamith Firestone, Ti - Grace Atkinson, pour ne nommer qu'elles, sont, aux États - Unis, les initiatrices de ce courant.

L'expression première du patriarcat se manifeste par le contrôle du corps des femmes, notamment par le contrôle de la maternité et de la sexualité des femmes. Le lieu où le patriarcat s'exprime se situe d'abord dans la famille et dans tout le domaine de la reproduction, mais aussi dans toute la société et à tous les niveaux (politique, économique, juridique), de même que dans les représentations sociales, le patriarcat constituant un véritable système social, un système social des sexes ayant créé deux cultures distinctes : la culture masculine dominante, et la culture féminine dominée.

- Stratégies de changement

L'objectif ultime du féminisme radical est, grosso modo, le renversement du patriarcat. Cet objectif passe par la réappropriation par les femmes du contrôle de leur propre corps. Plusieurs stratégies seront envisagées, allant du développement d'une culture féminine «alternative» (création d'espaces féminins comme les centres de santé, les maisons d'hébergement pour femmes victimes de violence, le théâtre, le cinéma, les festivals, les commerces, maisons d'édition, librairies, magazines destinés aux femmes), jusqu'au «séparatisme» (la vie entre lesbiennes ou célibataires seulement), en passant par l'offensive directe contre le patriarcat (manifestations contre la pornographie, les concours de beauté, les déploiements militaires, les mutilations sexuelles, appuis à l'avortement, etc. ).

La recherche d'«alternatives» sociales féministes et leur mise en pratique contribua beaucoup à la grande vogue du courant radical. Il était axé sur des solutions, des concrétisations d'utopies féministes, ici et maintenant."

5 - LES METAMORPHOSES DU COURANT RADICAL

- Le courant radical matérialiste.

"Ce courant a cherché à comprendre l'oppression des femmes dans un contexte plus global que celui de l'économie capitaliste et son mode de production. Il a tenté de dépasser le clivage sexe/classe et la perspective des féministes socialistes pour appréhender «la nature spécifique de l'oppression des femmes» ; ce sera, pour Colette Guillaumin, l'appropriation, l'appropriation de la classe des femmes par la classe des hommes; la base économique de cette oppression - subordination se situera, pour Christine Delphy, dans le «mode de production domestique». On ne réfléchit plus, comme chez les féministes socialistes, en termes de dialectique classe/sexe, mais plutôt en termes de «système social des sexes».

Le courant matérialiste français est né en réaction à la montée en France du féminisme «de la néo - féminité», issu de la psychanalyse (appelé aussi, comme on le verra, féminisme de la «fémelléité» ou «de la différence»). Pour ces matérialistes, la «différence des sexes» n'est autre que la hiérarchie des sexes. L'idée de différence féminine fut créée par la classe des hommes comme prétexte pour asservir les femmes. L'oppression des femmes est donc à chercher dans la matérialité des faits sociaux, des rapports sociaux de sexe, (d'où le nom féministes matérialistes), et non dans la psychologie ou la biologie des femmes. On entend lutter pour attaquer les racines sociales de la différence. «Nous voulons comprendre et mettre à jour les déterminants historiques et sociaux qui ont permis qu'un groupe social puisse être traité comme un bétail : qui ont fait de nous - la moitié de l'humanité - des êtres domestiqués, élevés en vue de la reproduction et de l'entretien de l'espèce».

- le courant radical de la différence : «de la spécificité» à «de la fémelléité».

Cet autre axe de la métamorphose du féminisme radical comporte un foisonnement de problématiques et ce n'est que pour la commodité de notre propos que nous empruntons ces appellations et que nous situons ces problématiques entre ces deux appellations.

Le courant radical «de la spécificité». On se rappelle que, pour le féminisme radical, l'expression première du patriarcat se manifeste par le contrôle du corps des femmes, principalement de la maternité et de la sexualité des femmes. Le courant radical «de la spécificité» sera ce courant qui axera son action et sa pensée autour du thème de la réappropriation du corps des femmes. Le mouvement de santé des femmes, le mouvement pour combattre la violence envers les femmes, les groupes de services mis sur pied à ces fins, les réflexions féministes sur les nouvelles technologies de la reproduction, sont au nombre des incarnations de ce courant dit «de la spécificité», axé sur cet objectif de la réappropriation du corps des femmes.

6 - LE RENOUVELLEMENT DES PERSPECTIVES: l'exemple du féminisme noir et des perspectives lesbiennes

Parallèlement à ces métamorphoses des courants marxiste et radical, d'autres critiques fondamentales viendront ébranler, avions - nous annoncé précédemment, l'ensemble des trois traditions de pensée féministe.

Il faut souligner à ce sujet l'apport du "Black Feminism" dans l'élargissement de la pensée marxiste et radicale. La critique qu'apportèrent les femmes afro - américaines durant la décennie 1970 fut à cet égard déterminante dans l'enrichissement de la pensée féministe: elles ont expliqué que ce qu'il y avait de fondamental pour elles dans la compréhension de leur oppression ne résidait pas seulement dans les classes sociales, ou encore dans le sexisme, mais bien dans le racisme qui imprégnait toute leur vie.

On leur doit notamment d'avoir poussé les féministes à articuler dans leurs analyses de l'oppression des femmes non seulement le duo sexe/classe, mais le trio sexe/classe/"race" ou ethnie, auquel s'ajoute souvent, chez un certain nombre d'entre elles, un quatrième élément, la discrimination envers les lesbiennes, formant ainsi le quatuor sexe/classes/race/homophobie. L'ajout essentiel de cette quatrième dimension dans la compréhension de l'oppression des femmes est due notamment à des lesbiennes noires. Les féministes afro - américaines ont en réalité contribué à faire éclater la notion de "différence commune" entre toutes les femmes. Pour elles, la différence cachait bel et bien les différences. Le féminisme des femmes de couleur ("Women of color feminism") est issu directement des analyses et des luttes du Black feminism.

- Les perspectives lesbiennes.

Les lesbiennes, auto - identifiées ou non, ont toujours été nombreuses dans le mouvement féministe et elles ont été de toutes les luttes. Cependant, les efforts théoriques pour systématiser l'expérience lesbienne dateraient de l'après - guerre.

Puis, au début de la décennie 1970, sont apparues des lesbiennes "radicales" (au sens américain de "séparatistes") qui, comme les féministes radicales, ont été les premières à établir l'"autonomie" de leur groupe. L'"autonomie" chez ces lesbiennes signifie ici autonome par rapport à tout groupe autre que lesbien. Les "Furies" (nom du groupe et de leur journal) et les "Radicals lesbians" sont associées à ce courant qui, à l'instar de certains sous - courants du féminisme radical, entendaient développer une culture autonome, mais lesbienne, hors de la société actuelle. La phrase de Ti - Grace Atkinson: "Le féminisme est la théorie, le lesbianisme est la pratique" caractériserait bien ce courant.

Vers le milieu des années 1970, des lesbiennes marxistes forment un courant autonome à l'intérieur du courant du salaire au travail ménager. Elles ont, entre autres, apporté à ce courant une dimension supplémentaire: faire l'amour fait partie du travail ménager gratuit des femmes à l'intérieur d'un couple.

Vers la fin des années 1970, sont apparues des lesbiennes - féministes. Adrienne Rich, Susan Brownmiller, Nicole Brossard sont associées à ce courant, qui pousse plus avant l'analyse en identifiant nommément l'hétérosexualité comme institution au centre des rapports de domination hommes - femmes, une institution contraignante pour les femmes, car une série de coercitions est nécessaire pour les y maintenir.

Vers la fin des années 1970 toujours, apparaît un courant matérialiste chez les lesbiennes. L'oeuvre majeure est à cet égard la théorie de l'appropriation de la féministe matérialiste Colette Guillaumin. Ces lesbiennes ont trouvé dans cette théorie un moyen de se situer à l'intérieur des rapports de sexes.

On le voit, les lesbiennes se situent non pas dans une seule catégorie englobante, mais dans toutes les perspectives féministes: libérale, marxiste, radicale, matérialiste. Leur principal apport réside sûrement dans la remise en question du caractère universel et immuable de l'hétérosexualité comme modèle d'organisation des relations entre les humains. De ce fait, elles ont contribué à «créer une rupture du paradigme naturaliste à travers lequel furent pensés, depuis le siècle des Lumières, sexe, genre et hétérosexualité».

7 - AU CONFLUENT D'AUTRES INFLUENCES

Jusqu'ici, nous avons traité de trois traditions de pensée et de leurs métamorphoses, ainsi que de l'apport de perspectives nouvelles traversant les divers courants les composant. Résumons notre cheminement à cet égard. Si les lacunes des grandes influences intellectuelles du féminisme occidental, dans sa seconde phase (1970+), donnèrent lieu à une métamorphose du courant radical, ces mêmes lacunes ont aussi provoqué une métamorphose du courant marxiste féministe. Alors que les marxistes orthodoxes dirigeaient toute leur attention vers les classes sociales dans le capitalisme, les féministes socialistes portèrent pour leur part la leur et vers capitalisme et vers patriarcat dans leurs analyses, les radicales la concentrant plutôt vers le patriarcat, compris comme un système social. Le Black feminism, les femmes du tiers - monde et les lesbiennes féministes notamment, forceront ces courants à intégrer à leurs analyses de classe et de sexe les dimensions "races", ethnie, hétérosexualité, exclusion sociale.

Rappelons que notre intention, en mettant en évidence trois grandes traditions de pensée et leurs métamorphoses, n'est pas de figer les tendances féministes dans trois catégories étanches. Au contraire, il s'agit, sur un plan pédagogique, d'identifier des points de repère à partir desquels l'évolution de la pensée féministe peut être comprise. Il s'agit faire valoir que la tradition intellectuelle et militante du féminisme est variée, et que les féministes et les femmes du mouvement des femmes ne pensent pas toutes de la même façon. Il s'agit de donner des pistes de compréhension de cette tradition et son évolution. Nul doute que l'évolution future du féminisme et du mouvement des femmes nécessitera l'utilisation d'autres catégories, d'autres vocables, en lieu et place de celles et de ceux que nous utilisons aujourd'hui pour nous comprendre.

Car le libéralisme, le marxisme et le radicalisme féministes ne sont évidemment pas les seules influences qui ont marqué et qui marquent désormais l'évolution du féminisme et de sa pensée. Nous avons noté au passage la psychanalyse qui a fortement influencé le courant radical de la différence (on pense ici aux oeuvres de Luce Irigaray notamment). Il faudrait ajouter à la liste des influences, entre autres celles des perspectives spirituelles, écologistes, post - modernes et «queer». Nous nous limiterons ici à l'examen rapide d'un courant très prégnant de l'évolution du féminisme des années 80 et 90, soit le féminisme environnementaliste, réservant l'approfondissement des autres à une étape ultérieure de ce «work in progress» que constitue le présent document.

- le féminisme environnementaliste

Le féminisme environnementaliste établit des liens entre l'oppression des femmes et celle de la nature, et «comprendre le statut de ces liens est indispensable à toute tentative de saisir adéquatement l'oppression des femmes aussi bien que celle de la nature». On considère qu'il existe des liens directs entre le violence patriarcale contre les femmes et la violence contre la nature et les peuples. On voit des liens directs entre l'agression industrielle et militaire contre l'environnement et l'agression physique contre le corps des femmes. Certaines établissent des liens entre la violence des guerres et des destructions environnementales et la violence du viol.

Tout comme le courant écologiste, le féminisme environnementaliste ou écoféminisme est loin de constituer un mouvement homogène. Des tendances plus spirituelles et «fondamentalistes», identifiant la nature à la biologie des femmes et réfléchissant en termes de «principe féminin» ou d'«essence cosmique de la féminité», côtoient des tendances plus politiques, en lien avec les partis «Verts». Pour certaines de ces dernières, la libération des femmes ne peut être obtenue en vase clos, mais doit faire partie d'une lutte plus longue pour la préservation de la vie sur la planète. Elles établissent pour ce faire des alliances avec les femmes du tiers - monde, engagées dans des luttes contre la destruction des ressources naturelles, qui sont la base première de leur subsistance. A côté du sexisme (dont la mise en évidence est largement dûe au féminisme radical), à côté de l'exploitation de classe (privilégiée par les analyses marxistes), du racisme (que le féminisme noir a fait découvrir aux féministes blanches), et de l'hétérosexisme (rendu visible par les lesbiennes), la destruction écologique vient ainsi s'ajouter aux divers «piliers sur lesquels repose la structure du patriarcat».

Le lien vers la page : http://1libertaire.free.fr/Histoirefeminisme01.html


Dernière édition par Aezeria le Sam 8 Fév - 15:20, édité 1 fois
Aezeria
Aezeria

Messages : 101
Date d'inscription : 02/02/2014
Age : 33
Localisation : Bordeaux

http://une-sourde.over-blog.com

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par RashXBucker Sam 8 Fév - 13:36

Et ben ça m'en fait de la lecture, tu me gate là =D

J'vais lire ça se soir avant de dormir Wink
RashXBucker
RashXBucker

Messages : 60
Date d'inscription : 03/02/2014
Age : 35
Localisation : Gard

http://bucker-land.eklablog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par Invité Sam 8 Fév - 13:53

Vachement intéressant, tout ça. Je connaissais pas du tout l'histoire du féminisme, c'est instructif.

Invité
Invité


Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par Aezeria Sam 8 Fév - 15:37

Up, je viens de compléter l'article Smile

On voit bien que la domination de l'homme sur la femme (à la base, car ça a évolué évidemment, aujourd'hui il est plus question de conserver à tout prix les privilèges masculins) n'a rien de "naturel", il n'est pas question de "supériorité intellectuelle ou physique", ni de "besoins sexuels de l'homme qui le pousseraient à dominer"... Je suis assez d'accord avec l'idée que cette obsession de la transmission des biens de père en fils a tout à voir avec l'enfermement des femmes dans la sphère privée. Le reste, c'est seulement des outils pour les y maintenir.
Aezeria
Aezeria

Messages : 101
Date d'inscription : 02/02/2014
Age : 33
Localisation : Bordeaux

http://une-sourde.over-blog.com

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par RashXBucker Dim 9 Fév - 3:33

c'est drôle, ma mère me dit pratiquement la même chose.... mais quelque part ça m'étonne pas.
RashXBucker
RashXBucker

Messages : 60
Date d'inscription : 03/02/2014
Age : 35
Localisation : Gard

http://bucker-land.eklablog.fr/

Revenir en haut Aller en bas

féminsime: les courants et variantes Empty Re: féminsime: les courants et variantes

Message par Contenu sponsorisé


Contenu sponsorisé


Revenir en haut Aller en bas

Revenir en haut


 
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum